Attraper le lapin

Lana Bastasic

Gaïa

  • Conseillé par (Libraire)
    6 novembre 2022

    Road trip à la bosniaque

    Sara et Lejla se rencontrent à l'école maternelle : entre elles immédiatement, le coup de foudre. Elles seront meilleures amies, liées par un tout premier secret, certainement pas le dernier. En grandissant, elles se tiennent la main pendant toutes les étapes importantes de l'enfance et de l'adolescence. Et pourtant, un jour, tout se brise en mille morceaux. Après quinze ans sans nouvelles, toujours pleine à la fois de regrets et de ressentiments envers son ancienne camarade, Sara est partie vivre à Dublin, très loin de sa terre natale. Lejla, elle, est restée en Bosnie. Mais des retrouvailles inattendues s'annoncent. Un coup de téléphone : IL est à Vienne. Il, c'est Armin, le grand frère de Lejla, disparu lorsqu'il avait seize ans, en pleine période de conflit violent entre bosniaques et serbes. Celui qui a laissé un vide immense dans le cœur des deux filles depuis. La trentaine passée, les voilà qui mêlent de nouveau leurs destins, avalant les kilomètres en voiture à travers toute la Bosnie pour atteindre la capitale autrichienne. L'occasion pour Sara de se remémorer les bribes de leur histoire, faite d'un amour sans limite et d'une haine latente, d'admiration et de jalousie, d'incompréhension et de non-dits. Car lorsqu'une personne a eu une vie marquée par la tragédie, elle dégage quelque chose de spécial. Une aura puissante, qui vous aimante et vous repousse, un charme profondément insondable. Après des années de séparation et depuis toujours, Lejla est restée un mystère. Dans leur éprouvant périple, sauront-elles aussi trouver le chemin qui mène l'une à l'autre ? Magnifique premier roman de l'autrice, ce livre est un régal, aussi bien pour qui aime le voyage que les histoires de liens humains complexes. Rempli d'images aussi justes que poétiques, évoquant sans jamais la nommer une guerre fratricide qui a déchiré le pays dans les années 90, meurtrissant les territoires et les histoires intimes, le texte nous touche en plein cœur. Un grand bravo !