L'Impossible retour

Amélie Nothomb

Albin Michel

  • Conseillé par
    24 septembre 2024

    En mai 2022, Amélie Nothomb revient au Japon, accompagnée de Pep, une amie photographe à qui elle sert de guide.
    Elle revient dans ce pays qu'elle aime profondément, où elle a vécu jusqu'à l'âge de cinq ans avant que les affectations de son père l'en arrachent.
    Elle nous conduit dans divers endroits de Kyoto puis de la gigantesque Tokyo. Elle est nostalgique de ce qu'elle a vécu au Japon pendant ses jeunes années et peut être très émue lorsqu'elle retrouve sa nounou sur les lieux de sa petite enfance, lorsqu'elle évoque un précédent voyage avec son père en 1989, lorsqu'elle se trouve devant le mont Fuji. Il arrive qu'elle soit émue ou attirée par un détail qui pour nous, occidentaux, comme Pep, n'a pas de sens. Elle connaît et aime la culture japonaise, leur mode de vie, leur conformisme, leur discipline et telle une japonaise, s'étonne que Pep aille dans les toilettes pour homme, ça ne se fait pas au Japon...
    Elle n'oublie pas de citer ou évoquer quelques auteurs, dont le philosophe allemand Friedrich Nietzsche à propos de son concept du retour du même.
    À la différence de nombre de ses autres livres, on ne trouvera pas ici de moments déjantés ou irrationnels. Amélie Nothomb manie toujours bien l'humour et sait se moquer d'elle-même. Son roman est moins brillant, moins clinquant que d'autres. Il est mélancolique, intime. C'est un carnet de voyage dans "son" Japon et dans sa vie qui montre l'espoir déçu d'un retour qui lui aurait permis de revivre ses émotions et joies qu'elle a connues lorsqu'elle était enfant.
    "Tout retour est impossible" dit-elle, tout retour à la vie d'avant est impossible.


  • Conseillé par
    2 août 2024

    Langue fantôme

    Le 20 Mai 2023, Amélie Nothomb retourne au japon, cette fois-ci à la demande d’une amie photographe qui a besoin d’un guide.
    Ce pays, qui représente tant de premières fois pour l’auteure et qu’elle vénère autant que son père, redevient le théâtre de ses souvenirs et de sa nostalgie.

    A travers un monologue quotidien, elle déroule le séjour des deux femmes, leurs déambulations, leurs achats, leurs repas, voire la météo, tout en découvrant l’atmosphère japonaise, le kori, les temples, parcs et musées. Les échanges entre filles, états d’âmes et soirées arrosées, autant de moments apparemment banals qui laissent heureusement transparaître des émotions profondes et réminiscences de l’enfance ; le tout servi par une écriture personnelle empreinte d’autodérision, fluide et addictive.

    Néanmoins, l’auteure se concentre sur son incapacité à vivre au Japon, absorbée par ses tourments intérieurs, jusqu’à en oublier son champagne …. Et peut-être même ses lecteurs !....

    « Tout départ est une aberration, j’ai passé ma vie à partir »

    « Espèce de margoulin se traduit par l’équivalent de négociateur étonnant »

    « Nous dînons d’une tempura encyclopédique : chaque fleur est prétexte à une friture nouvelle »

    « S’éveiller à Tokyo, c’est se sentir aussitôt traversé par une pulsation d’énergie rythmée par un bruissement urbain ininterrompue »

    Parlant de son père : « Chaque discours qu’il prononçait en japonais enrichissait mon disque dur de mille vocables et de mille tournures »