Alabama Song

Gilles Leroy

Folio

  • Conseillé par
    24 août 2011

    Au travers de ces quelques pages - si peu nombreuses - on se prend de passion pour cette jeune femme perdue et qui se cherche.

    Du grand écrivain, on n'apprendra pas grand chose mais de Zelda on découvre les blessures profondes que les traitements psy de l'époque n'ont pas améliorées.

    Un roman tout en non-dits et ellypses, comme pour respecter le silence de Mme Scott Fitzgérald.

    Une femme qui ne voulait que danser dans son Alabama natale.

    Une femme amoureuse du soleil et d'un homme, mais pas celui qu'elle a épousé trop jeune.

    L'image que je retiendrai :

    Celle d'une femme les pieds en sang d'avoir trop danser, seule la nuit, sur un banc de Paris et qui pense à son Alabama natale, si chaude et poussiéreuse.


  • Conseillé par
    13 août 2010

    Alabama , 1918, Zelda Sayre une des « Belles du Sud » s’éprend du lieutenant Scott Fitzgerald. Lui s'est juré de un écrivain célèbre. Zelda jouit de son succès et de son impunité dans la ville de Montgomery :
    Que voulez-vous qu'il m'arrive dans une ville où une rue sur deux porte mon nom? Je pouvais bien traîner toutes les nuits sans chaperon : je suis la fille du juge, petite–fille d’un sénateur et d’un gouverneur Nous avons bâti cette cité.Nous avons érigé ses premiers momuments, son capitole et ses églises.

    Zelda et Scott se marieront à New-York. Zelda est fantasque, lui connait enfin le succès. Le jeune couple brille dans la vie mondaine. Succès, alcool, le tourbillon des excès déteint sur la romance et sur le couple. La narratrice est Zelda et on la suit à travers deux époques 1918-1920 et 1940. Deux récits savamment menés et enchâssés qui permettent de mieux comprendre la personnalité de Zelda.

    De Zelda, la belle et indépendante qui voulait tant quitter sa terre natale, on découvre une femme blessée qui a perdu de son aura. Internée plusieurs fois en hôpital psychiatrique à la demande de son mari, elle revient sur le passé en dévoilant des pans peu glorieux. Scott ne pense qu'à ses écrits, il boit et se montre abject envers elle. Au fil des pages, on suit la chute du couple. On apprend que Scottt s'inpirait largement d'elle dans ses écrits quand il ne lui volait pas ses propres écrits.

    Malgré tout, elle a continué de l'aimer :
    Scoot, je n'arrive pas le haïr. A présent, je le regarde comme un gamin de dix ans. Je l'aime trop pour lui dire combien il m'a fait du mal.

    J'ai été touchée et subjuguée par Zelda , par sa personnalité et son destin. J'ai appris qu'elle écrivait, chose que j'ignorais.

    Le pari est réussi pour Gilles Leroy , il a voulu se glisser dans la peu de Zelda, il y est parvenu à merveille. Son écriture insuffle la vie à Zelda.

    Ce livre mêle réalité et fiction, pour ma part je l'ai lu comme un très beau roman.


  • Conseillé par
    22 avril 2010

    Roman de Gilles Leroy. Prix Goncourt 2007. Lettre L de mon Challenge ABC 2009.

    Zelda Sayre, une Southern Belle des plus célèbres, épouse le très jeune lieutenant Fitzgerald. Agés d'à peine 20 ans chacun, ils sont propulsés sous les feux de la célébrité. Très vite, Zelda devient l'ombre et le faire-valoir de son époux, qui se sert sans vergogne dans les écrits de son épouse pour nourrir sa propre création. Rongés d'alcool, de drogues et par une vie nocturne épuisante, les époux Fitzgerald n'alimentent plus que la presse à scandale. D'Amérique en Europe, ils laissent dans leur sillage des drames et des déchirures. Maintes fois internée, soumise aux traitements expérimentaux les plus hasardeux, Zelda sait que son époux fait tout pour la garder à sa merci.

    J'étais dans le clan Claudel, pour son Rapport de Brodeck, en 2007. J'ai donc longtemps boudé le texte de Gilles Leroy. Mais je ne regrette pas de l'avoir ouvert. L'histoire de Zelda Sayre Fitzgerald, revue et romancée par l'auteur est superbe. Le mélange des époques, des débuts de l'histoire du couple aux déboires qu'il rencontre, permet un beau voyage dans les Années Folles et l'Après-Guerre. Je le recommande sans aucun doute.