Conseils de lecture

15,00
Conseillé par (Libraire)
10 novembre 2020

les licornes, c'est tellement out !

Vous ne connaissez peut-être pas encore le groloviou. Il a des poils doudoux, des oreilles en forme de coeur, des yeux bleus myosotis et il est mignooooooon. Il est tellement au top du top de la mignonitude qu'un soir, au journal de 20H, annonce incroyable : LES GROLOVIOUS ont dépassé les licornes dans le coeur des petites filles.
C'est la fin des haricots pour les licornes. A la ramasse, elles n'ont plus qu'à trainer leur désarroi jusqu'à la résidence Beau Séjour, ou les attendent toutes les bebêtes mimounettes que les petites filles ont adoré, avant de passer à autre chose, avec la cruauté que seules les petites filles peuvent avoir !!!
Pouffy est une licorne qui a bon esprit, alors après quelques jours d'adaptation, elle va finir par bien s'éclater avec ses copains à la résidence Beau Séjour. Et puis un jour, arrive ce qui devait arriver..... un bus arrive.... rempli de grolovious..... Ca y est, les grolovious ont été détronées dans le coeur des petites filles. Poufy découvre Dodu, un chouette petit groloviou avec laquelle elle va vite devenir copine jusqu'au jour ou ils ont découvrir qu'il s'en passe des vertes et des pas mûres à la résidence Beau Séjour. Texte drôlissime, une foultitude de détails toujours aussi réjouissants dans les illustrations, une grande réussite de plus pour le formidable Gilles Bachelet.


18,00
Conseillé par (Libraire)
9 novembre 2020

La clef du bureau ou la clef des champs ?

Diane est une employée modèle au bord du burn-out qui ne vit que pour son travail et jalouse une nouvelle collègue particulièrement performante, dont elle n'arrive pas, à son grand malheur, à égaler les compétences et le charisme. Alors qu'elle envisage de mettre fin à ses jours, ladite collègue lui confie son secret : une opération qui permet de mélanger son ADN à celle d'un lièvre d'Amérique afin de booster son organisme. Diane s'inscrit au programme sans hésiter. Dès lors, son corps se transforme, ses réflexes se font plus vifs, ses nuits plus courtes. Les souvenirs remontent de son adolescence, sa rencontre avec un mystérieux garçon passionné par les oiseaux, mettant volontairement sa vie en danger sur leur île pour une raison qu'elle ignorait, puis l'incendie. Alors que Diane pensait se replonger dans une vie professionnelle frénétique grâce à ses nouvelles capacités, la part de sauvage en elle se déploie et l'emmène dans une toute autre direction. A mi-chemin entre Kafka et le Lièvre de Vatanen, cette fable aux thèmes parfaitement actuels est un excellent moment de lecture doublé d'une réflexion pertinente sur la place du désir de performance dans notre vie. Les deux pouces en l'air pour ce premier roman de Mireille Gagné !!


23,50
Conseillé par (Libraire)
8 novembre 2020

La vie au petit point

1932, les jours de VIolet s'écoulent dans la monotonie d'une vie étouffée. Elle fait partie de cette génération à qui la Grande Guerre, en fauchant la vie de millions de jeunes gens, a arraché la perspective d'une vie amoureuse. Son travail de dactylo l'oblige à une vie modeste et Violet se morfond.

Poussant un jour la porte de la Cathédrale de Winchester, elle y découvre un cercle de brodeuses travaillant sous l'autorité bienveillante de Louisa Pesel, sur les coussins et des agenouilloirs dont on admire encore aujourd'hui la finesse du travail. Attirée par l'ambiance concentrée et surtout le désir de créer une oeuvre qui soit à la hauteur des splendeurs de cette cathédrale, Violet qui ne connait rien à la broderie, se lance avec application et découvre un univers dans lequel son aspiration à accomplir enfin quelque chose dans va vie s'épanouit. Sa rencontre avec Arthur qui fait partie du groupe des carillonneurs de la cathédrale, lui fait découvrir la mathématique impressionnante des concerts de cloches. Le beau transforme la vie de Violet.

On retrouve avec bonheur la délicatesse de Tracy Chevalier qui nous avait émerveillé avec "La jeune fille à la perle", sa capacité à broder les secrets des sentiments et à dessiner d'attachants portraits de femmes. Pourtant américaine, elle excelle à décrire ces anglais, qui entre deux cup of tea, et tout en retenue, ont ce transcendant "Lion's heart", que WInston Churchill célèbrera quelques années plus tard.


19,00
Conseillé par (Libraire)
8 novembre 2020

Le Lubéron, cette terre des dieux.

Le narrateur de ce formidable roman profite à fond du bonheur de vivre dans cette belle terre du Lubéron dont la création nous est expliquée dans les premières pages (une histoire entre Dieu qui au bout de 7 jours de gros boulot pour créer le monde, décide de se faire un petit plaisir en invitant l'Air, le Feu la Terre et l'Eau à lui montrer ce qu'ils savent faire de mieux).

Une nuit d'orage, Monsieur Sécaillat son vieux voisin, vient frapper à sa porte, un peu surpris par des monceaux d'éclats de poterie qu'il a découvert en abattant un mur de pierres sèches dans sa ferme. Décidés à fouiller clandestinement cet amas de tessons, nos deux archéologues amateurs ignorent encore que cette décision changera leur vie.

Partis sur les traces de Giono, Bosco ou Pagnol, on finira par croiser entre autres mystères l'envoutant regard d'une femme de pierre, les traces des éléphants d'Hannibal et une eau de source aux vertus surprenantes, tout en se demandant si le chat de la maison, le Hussard, n'en sait pas un peu plus que tout le monde sur ces étranges évènements. On lira aussi un merveilleux roman sur l'amitié, la fidélité aux rêves d'enfants, la transmission et la mémoire, sur l'immensité de l'univers et la puissance de cette terre provençale.


Roman

Charleston

22,50
Conseillé par (Libraire)
8 novembre 2020

Briseis, Hécube, Andromaque, Hélène et les autres

Il en est de l'Iliade et l'Odyssée comme du Larousse et du Robert, de Ginette Mathiot et Francoise Bernard, de One Piece et Demon Slayer, les partisans des uns sont irréconciliables avec les autres. Je suis fan de l'Iliade. Ulysse, ses ruses et son odyssée me fascinent moins que ces pauvres grecs et troyens qui s'épuisent dans une guerre sans fin, pauvres marionnettes qu'ils sont entre les mains des Dieux qui se jouent d'eux. Notre vie, quoi.
Pat Barker apporte une brillante contribution aux multiples réécritures de l'Iliade (alors que vous me concéderez qu'à part James Joyce, l'Odyssée n'a pas fait de petits...).
Briséis était reine de Lyrnessos, ville moins bien protégée que Troie et dont les grecs ne firent qu'un morceau, massacrant tous les hommes et réduisant les femmes en esclavage. Elle est offerte en trophée à Achille, le guerrier des guerrier, et assiste, depuis le camp des grecs à l'épuisant siège de l'irréductible Troie. Pat Barker revisite les immenses morceaux d'anthologie de l'Iliade (la colère d'Achille, la mort de Patrocle et le désespoir d'Achille, la conduite sacrilège d'Achille avec le corps d'Hector, et l'éternellement bouleversante visite nocturne de Priam venu réclamer le corps de son fils Hector auprès d'Achille). La réussite de Pat Barker est de nous faire vivre ces moments à travers le regard et les silences de Briséis, et à travers elle, à travers le regard de toutes les femmes qui dans les guerres de tous les temps, perdent leurs hommes, pères, fils, enfants, et souffrent dans leur chair des violences de la guerre. Avec une plume parfois triviale, parfois incandescente, et soulignée d'une sourde et douloureuse émotion, Pat Barker rend compte de l'exceptionnelle modernité de cette histoire de bruits et de fureurs.