Conseils de lecture

21,90
Conseillé par (Libraire)
12 avril 2023

De la difficulté d'être le sauveur du monde

Allan vit au sous-sol d'une petite propriété et n'aime rien tant que se promener pendant des heures pour admirer sa ville depuis les hauteurs de la montagne et commenter longuement des poèmes de toutes époques et de toutes provenances. Lui-même est poète, mais un poète assez inconnu du grand public et qui de toute manière ne publie aujourd'hui plus rien. Ce qu'il apprécie, c'est sa tranquillité. Le monde va mal autour de lui : pandémie galopante de Covid, réchauffement climatique, injustices sociales et pour couronner le tout, l'éruption du Vésuve plonge l'Europe entière dans une nuit persistante à cause de gros nuages noirs. Bientôt, Allan voit débarquer à sa porte des propriétaires d'une grande banque danoise, puis la Première Ministre du pays, qui le supplient de bien vouloir se donner la peine d'écrire un poème pour arranger cette situation catastrophique. Comme de bien entendu, le poète se demande s'ils ne sont pas tous devenus mabouls et refuse cette tâche idiote. Il n'a plus envie d'écrire, c'est comme ça, et maintenant il aimerait bien qu'on lui fiche la paix. Mais les choses ne sont pas si simples. Car en peu de temps, la presse s'empare du sujet, à coups d'articles décrivant Allan comme un égoïste et un lâche qui pourrait sauver l'humanité et à la place, ne fait rien du tout. Qu'est-ce que c'est que cette histoire à dormir debout ? se demande notre protagoniste. A force de se faire harceler et casser la figure dans la rue lorsqu'il sort acheter des croquettes pour son chien, Allan se rend petit à petit à l'évidence. S'il faut qu'il écrive un seul poème pour qu'on le laisse enfin tranquille, soit. D'ennemi public, Allan devient le nouveau messie. Mais qui est-il réellement ? Un roman original et percutant qu'on ne lâche pas !


Les Éditions Noir sur Blanc

21,00
Conseillé par (Libraire)
6 avril 2023

Agneau rôti et amours interdits

Entre un film de Kusturica, une pièce de vaudeville et des chroniques rurales aux personnages truculents et bruts de décoffrage, ce roman nous embarque dans un tourbillon de péripéties qui ne s'arrête jamais ! Dans un village croate, on rencontre une jeune veuve éprise d'un curé, ledit curé qui fut autrefois un alcoolique et tente de ne pas replonger, un millionnaire revenu au pays cherchant à marier sa fille, une poignées de poivrots, joueurs de cartes, colporteurs de ragots, un tenancier de bar friand de faits divers, un Ministre de la Défense narcoleptique, une voyante qui lit dans le marc de café et bien d'autres énergumènes. Tout ce beau monde se retrouve acteur ou témoin des événements qui chamboulent le quotidien à Smiljevo, chacun y allant de son opinion ou de ses initiatives plus ou moins inspirées. On obtient alors un roman loufoque à souhait enchainant les quiproquos, où l'auteur se moque de la bêtise des uns, de l'hypocrisie des autres et du machisme de tous. Un régal de divertissement !


19,00
Conseillé par (Libraire)
5 avril 2023

Le simple d'esprit qui aimait les oiseaux

Noiraud a perdu une partie de sa mémoire et de sa vivacité d'esprit il y a des années suite à un choc. Tout ce dont il se souvient, c'est que s'il n'est pas mort, c'est grâce à la protection d'un sublime oiseau qui le protégea de ses ailes. Depuis, il voue un grand respect à ces êtres à plumes et travaille tous les étés à la réserve ornithologique pour le retour des migrateurs du Sud vers le Nord. Canards, oies, martinets et cigognes jouissent de ses bons soins, prodigués avec une attention de tous les instants. Lorsque Noiraud retrouve une plume de canard dans un filet de la réserve, il est furieux. Son patron braconnerait-il sur les terres de la réserve, malgré l'interdiction ? Depuis peu, Noiraud reprend ses esprits, ce qui n'arrange pas du tout Dents de Fer, le supérieur en question, qui distribue des pots-de-vin sous forme de canards sauvages bien gras aux notables du coin. Pour acheter le silence et les bonnes grâces des uns et des autres, celui-ci se met parfois dans de sacrés pétrins. Au milieu de ces jeux d'influence et petites magouilles, le trop honnête Noiraud se rapproche de la nonne Dexiu qui vit de l'autre côté de la rivière, au Temple de la Déesse. Bientôt en ville, une rumeur concernant les oiseaux migrateurs se répand comme une trainée de poudre. Un roman qui se lit tout seul, des passages d'une grande beauté sur la nature et un personnage principal très attachant, on a adoré !


Fabienne SWIATLY

Fosse aux ours

16,00
Conseillé par (Libraire)
17 mars 2023

Une année de solitude

Pour faire le deuil d'une histoire d'amour et se préparer à une vie nomade en van aménagé, l'autrice décide d'une expérience : vivre une année seule dans une caboulotte (mi cabane, mi roulotte). Elle s'installe en automne sur un terrain partagé par d'autres habitats minimalistes d'où les touristes et habitués sont déjà partis comme l'été est fini. La voilà face à elle-même et à la nature, avec le minimum de matériel (quelques livres, une bouillotte, des plaids, une poignée de vêtements et son ordinateur pour travailler). Parfois, la solitude est douce et tranquille, elle facilite la concentration, elle recentre l'esprit sur l'essentiel. Parfois, elle est angoisse et désarroi, d'autant que la narratrice souffre de terrifiants cauchemars, restes de traumatismes enfantins qu'elle évoque à demi-mots. Ses démons, intérieurs et extérieurs, la suivent parfois dans son petit refuge. A travers ce court texte, dont les chapitres figurent les mois qui passent, on suit un condensé de son journal de bord, naviguant dans ses pensées intimes, partageant son quotidien, ses observations poétiques sur le monde sauvage, ses préoccupations face à l'actualité et ses allers-retours entre la caboulotte et les villes où elle donne ateliers et conférences. Parce que, malgré tout, il faut bien continuer à travailler pour ne pas tomber dans une trop grande précarité, ses projets d'avenir en dépendent. Un très joli partage d'expérience aux côtés d'une femme émouvante qui ne se laisse pas abattre par les épreuves de la vie, un récit vivant et inspirant !


8,60
Conseillé par (Libraire)
17 mars 2023

Une jeunesse entre deux époques

Dans ce récit autobiographique, l'autrice narre son enfance dans la Tunisie rurale des années 50-60. Lorsqu'elle n'a que quelques années, les colons Français quittent son pays, qui accède à l'indépendance. Elevée dans une famille dont son père raconte parfois les origines fabuleuses, truffées de personnages importants, la petite Fawzia ne connait pourtant pas une existence dorée. Les privilèges se font et se défont très vite, une mauvaise récolte peut d'une année à l'autre plonger beaucoup de familles dans de grandes difficultés. Sa mère, dont la présence envahit les pages, parfois au grand dam de l'autrice, élève ses enfants dans le respect des traditions ancestrales. Aux garçons la liberté, les grands éclats de rire, les bousculades sur la place publique, les sorties tard le soir et l'éducation. Aux filles la pudeur, le silence, l'obéissance et l'enfermement entre les quatre murs de la maison. Mais si les règles strictes de l'époque sont rapidement intégrée par la fillette, au village on ne peut se mentir... les temps changent. La modernité, petit à petit, s'immisce par des trous de souris dans les appartements ou de façon plus ostentatoire dans les choix politiques du nouveau pouvoir en place. Deux mondes coexistent alors, non sans résistances et incompréhensions. Fawzia, témoin de l'injuste condition de ses sœurs aînées, rêve de continuer ses études après l'école primaire et ressentira à l'adolescence l'appel du voyage et de l'étranger. Un magnifique témoignage à hauteur d'enfant, une porte ouverte sur d'autres vies que les nôtres.