Florence R.

Conseillé par (Libraire)
24 mars 2022

Une folle enquête

Partant d’un événement aussi inattendu qu’imprévu (la découverte de manuscrits de Borges, des romans qui plus est !), Mélanie Sandler nous embarque dans une folle enquête. Un roman drôlement enlevé où des personnages contrastés s’y côtoient, du politique détestable et infatué, aux amoureux des lettres, savourant le verbe, sans oublier Pià, jeune femme touchante et déterminée.
Avec un certain mordant, Mélanie Sandler s’en donne à cœur joie pour dépeindre une situation rocambolesque poussée à son paroxysme, où la bêtise n’est jamais bien loin...

Roman

Éditions Gallmeister

26,20
Conseillé par (Libraire)
22 mars 2022

Tour de force

Jonah, adolescent a priori sans histoires, se suicide quelques jours après avoir tué son meilleur ami Daniel. De cette trame digne des tragédies antiques, Joanne Tompkins tisse un roman incroyablement tortueux et d’une grande finesse. On suit les survivants de ce drame, Lorrie, la mère de Jonah et Isaac, le père de Daniel. Chacun devant affronter ce cataclysme dans leur vie. Chacun réagissant à sa manière. L’arrivée inopinée d’Evangeline, jeune fille laissée pour compte va quelque peu rebattre les cartes.
Un roman étonnant qui vous cueille dès les premières pages et ce bien malgré vous. Les personnages sont d’une justesse telle qu’il est difficile de ne pas s’y intéresser. Les rapports des uns avec les autres, leurs failles, les sentiments contradictoires, complexes et violents qui les animent bouleversent. Le personnage d’Isaac est de loin le plus intéressant car il est insaisissable. Il est là où on ne l’attend pas.
Malgré un sujet périlleux, Joanne Tompkins réussit un tour de force : nous émouvoir sans nous faire vaciller.

Conseillé par (Libraire)
17 mars 2022

On the road

Elle, c’est Cora, un peu rebelle, assez vacharde et plutôt pas mal. L’autre, c’est Julia, la mine sérieuse, un poil taiseuse et plutôt jolie. Elles ne se fréquentent pas du tout jusqu’au soir où Julia accoste Cora à une soirée promo. Débute alors une relation amoureuse chaotique faites de va-et-vient incessants, entre Paris, Montréal et le Brésil, leur pays. Elles sont ensemble sans l’être, ce n’est pas simple. Elles sont pourtant mues par une même envie : s’évader. Alors elles finiront par le faire leur « voyage non planifié » dans un Brésil foisonnant, loin des clichés touristiques. Un roman qui va à tout berzingue, qui parle de l’amour sans concession, d’un pays contrasté et fascinant et de (vrais) cow-boys.

Éditions de l'Observatoire

18,00
Conseillé par (Libraire)
15 mars 2022

Fougueux

Promenade dans un Belleville endormi et poétique en compagnie de la narratrice, partie retrouver Sara. C’est leur première vraie rencontre, celle qui compte. Elle sera un peu hésitante, un peu étouffée et pourtant le désir est bien là. Des premiers frémissements à la jouissance, la narratrice emprunte différentes tonalités pour nous conter cette passion ardente. Un ton tantôt badin, tantôt lyrique ou carrément télégraphique. Elle joue des mots, crus ou alambiqués, chaque chapitre est un exercice de style à lui tout seul, au titre cinématographique « Barbe Bleue », « Before sunrise », « Sara sans H »...
A la fois délicat et sans détour, « Les nuits bleues » est un fougueux roman d’amour !

25,50
Conseillé par (Libraire)
14 mars 2022

Troublant

Plusieurs voix, plusieurs destinées à travers le monde – un médecin, une universitaire, une journaliste, une nourrice, des chercheurs, des politiques, etc. - pour raconter l’épidémie, du début à la fin. Avec une précision quasi chirurgicale, un style direct et un rythme soutenu, Christina Sweeney-Baird se lance dans un roman affreusement prémonitoire et particulièrement bien senti. Il faut le reconnaître, il n’est pas facile de rentrer dans l’histoire, tant elle fait écho à la pandémie du Covid-19 (bien réelle celle-ci). Et c’est d’autant plus raide que l’auteure a achevé d’écrire ce livre peu de temps avant, en 2018. Pour autant, on est comme fasciné par sa manière de raconter, sans pathos, sans sensiblerie. C’est brutal, à l’instar de ce « Fléau » qui rase tout, une vie, des espoirs, des idéaux. Tout est à reconstruire et là aussi, Christiana Sweeney-Baird excelle dans la narration : les différentes mesures déployées pour réorganiser cette société bouleversée sont particulièrement bien imaginées et plutôt angoissantes.
Une « dystopie » qui tutoie tellement le réel qu’elle en devient…terrifiante !