Les nouveaux intellos précaires
EAN13
9782234065574
Éditeur
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Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Les nouveaux intellos précaires

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Précaires de la presse ou de l’édition, enseignants ou chercheurs jetables,
architectes sous-payés ou stagiaires au musée, depuis 2001, avec la sortie du
livre d’Anne et Marine Rambach, ils portent un nom : les Intellos précaires.
On découvrait cette population au destin paradoxal : diplômée et compétente,
studieuse et créative, elle vit, pas toujours mal, dans des conditions de
grande précarité : avenir incertain, revenus fluctuants, déni de droits.
Malgré une couverture sociale minimale ou inexistante, les Intellos précaires
continuent à exercer ces métiers qu’ils ont choisis par passion. On annonçait
alors leur disparition : les baby-boomers partant à la retraite, les OS de
l’intellect n’allaient pas tarder à prendre leur place et, enfin,
s’embourgeoiser.
Mais non. Les plans de titularisation de la fonction publique ont fait long
feu, les postes abandonnés par les jeunes retraités sont supprimés, et puis,
surtout, les entreprises et les institutions ont pris goût à cette
main-d’œuvre si flexible et si économique. La précarité a le vent en poupe.
Disons-le : l’intello précaire est le modèle secret du patronat. Il n’est pas
précaire, il est indépendant. Il n’est pas soumis, il est professionnel. Il
n’est pas sous-payé, il est compétitif. Même quand il est de gauche, il est
ultra-libéral.
Reste une question : mal défendus par les syndicats et rêve inavoué du
patronat, jusqu’où iront les Intellos précaires dans la soumission et la
paupérisation ?
Réforme de la recherche, réforme des universités, réforme de l’audiovisuel,
réforme de la presse écrite, les Intellos précaires sont au cœur de
l’actualité. Le savent-ils ? Qu’en pensent-ils ? Vont-ils se faire entendre un
jour ?
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