- EAN13
- 9782296295469
- Éditeur
- Éditions L'Harmattan
- Date de publication
- 1995
- Collection
- Bibliothèque du développement
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
Quand le développement s'intéresse aux femmes
Le cas des Philippines
Colette Saint Hilaire
Éditions L'Harmattan
Bibliothèque du développement
Autre version disponible
-
Papier - L'Harmattan 26,00
Depuis les années 70, on a vu se multiplier les théories, les études, les
projets et les institutions voués à l'intégration des femmes au développement.
Les femmes émergent à diverses instances de ces discours et de ces pratiques :
on les observe, on les interroge, on mesure leurs comportements et on dirige
vers elles de multiples interventions ayant pour nom le développement. Les
femmes y ont gagné certes, mais toute cette attention a aussi son prix. Dans
le sillage des promesses du développement, un véritable dispositif de
savoir/pouvoir se déploie. Par exemple, dans le projet SHIELD, un projet de
santé communautaire situé à Mindanao aux Philippines, les femmes sont
catégorisées en bénéficiaires de crédit, promotrices de santé ou
entrepreneures. Dépouillées de leur identité de paysanne, elles apprennent à
poser leurs problèmes dans les termes du développement. Le même glissement
s'opère au sein du projet DIWATA. Après avoir réuni en une vaste coalition la
quasi-totalité des groupes de femmes des Philippines, DIWATA
s'institutionnalise et se professionnalise. Les expertes succèdent aux
militantes, et DIWATA s'installe progressivement dans la gestion des besoins
des femmes. On ne doit pas pour autant conclure que les femmes sont victimes
du développement. La paysanne de Mindanao et la féministe de Manille ne sont
jamais tout à fait celles qu'on a imaginées dans les textes de SHIELD ou de
DIWATA. Les femmes réelles débordent les discours, trafiquent les procédures
et résistent aux contrôles. Elles empruntent des lignes de fuite, dans une vie
qui n'obéit pas toujours aux lois du développement.
projets et les institutions voués à l'intégration des femmes au développement.
Les femmes émergent à diverses instances de ces discours et de ces pratiques :
on les observe, on les interroge, on mesure leurs comportements et on dirige
vers elles de multiples interventions ayant pour nom le développement. Les
femmes y ont gagné certes, mais toute cette attention a aussi son prix. Dans
le sillage des promesses du développement, un véritable dispositif de
savoir/pouvoir se déploie. Par exemple, dans le projet SHIELD, un projet de
santé communautaire situé à Mindanao aux Philippines, les femmes sont
catégorisées en bénéficiaires de crédit, promotrices de santé ou
entrepreneures. Dépouillées de leur identité de paysanne, elles apprennent à
poser leurs problèmes dans les termes du développement. Le même glissement
s'opère au sein du projet DIWATA. Après avoir réuni en une vaste coalition la
quasi-totalité des groupes de femmes des Philippines, DIWATA
s'institutionnalise et se professionnalise. Les expertes succèdent aux
militantes, et DIWATA s'installe progressivement dans la gestion des besoins
des femmes. On ne doit pas pour autant conclure que les femmes sont victimes
du développement. La paysanne de Mindanao et la féministe de Manille ne sont
jamais tout à fait celles qu'on a imaginées dans les textes de SHIELD ou de
DIWATA. Les femmes réelles débordent les discours, trafiquent les procédures
et résistent aux contrôles. Elles empruntent des lignes de fuite, dans une vie
qui n'obéit pas toujours aux lois du développement.
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