- EAN13
- 9782348058042
- Éditeur
- La Découverte
- Date de publication
- 31/08/2023
- Collection
- A la source
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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Au bord de l'effacement
Sur les pas de réfugiés arméniens dans l'entre-deux-guerres
Anouche Kunth
La Découverte
A la source
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Papier - La Découverte 20,00
Nom, prénom, date et lieu de naissance : trop peu de mots, sur ces certificats
administratifs, pour écrire l'histoire de chaque personne épinglée à son état
civil, enfoncée dans le sillon de ses empreintes digitales. À mieux les
regarder cependant, ces documents d'identité portent les marques de
bifurcations multiples, de ruptures radicales survenues dans les trajectoires
d'Arméniens originaires de l'Empire ottoman et réfugiés en France au lendemain
de la Première Guerre mondiale. La paix, en effet, n'a pas permis aux
survivants du génocide (1915-1916) de retourner vivre en Turquie, à la suite
des politiques d'exclusion mises en œuvre par le régime kémaliste.
L'étonnant, ici, n'est pas que l'exil soit affaire de routes, de maisons
détruites ou spoliées, de naissances en chemin, de contrats de travail signés
à distance, de débarquements à Marseille, de morts précoces et de nouveaux
départs vers les Amériques. Mais que d'infimes traces de ces vies déplacées se
soient déposées au détour de formalités ordinaires. Par petites touches, le
passé étend ses ombres à travers les liasses.
Le travail d'Anouche Kunth, d'une rare délicatesse, conjure la violence de
l'effacement.
administratifs, pour écrire l'histoire de chaque personne épinglée à son état
civil, enfoncée dans le sillon de ses empreintes digitales. À mieux les
regarder cependant, ces documents d'identité portent les marques de
bifurcations multiples, de ruptures radicales survenues dans les trajectoires
d'Arméniens originaires de l'Empire ottoman et réfugiés en France au lendemain
de la Première Guerre mondiale. La paix, en effet, n'a pas permis aux
survivants du génocide (1915-1916) de retourner vivre en Turquie, à la suite
des politiques d'exclusion mises en œuvre par le régime kémaliste.
L'étonnant, ici, n'est pas que l'exil soit affaire de routes, de maisons
détruites ou spoliées, de naissances en chemin, de contrats de travail signés
à distance, de débarquements à Marseille, de morts précoces et de nouveaux
départs vers les Amériques. Mais que d'infimes traces de ces vies déplacées se
soient déposées au détour de formalités ordinaires. Par petites touches, le
passé étend ses ombres à travers les liasses.
Le travail d'Anouche Kunth, d'une rare délicatesse, conjure la violence de
l'effacement.
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