Les systèmes narratifs dans la peinture du XIVe au XVIIIe siècle

Comment déployer une succession d’événements dans une image unique et fermée ?
Le tableau s’impose partout en Europe à partir du xve siècle, supplantant progressivement les polyptyques.
Le « tableau d’histoire » sera le « genre supérieur », opposé au « tableau de genre », minoré. Cependant, les deux genres « racontent » l’un et l’autre, mais ils ne racontent pas la même chose et ils racontent autrement. Les deux systèmes narratifs seront concurrents jusqu’au xviiie siècle. C’est alors que des philosophes, comme Diderot, refuseront leur classement hiérarchique.
Ces deux systèmes sont analysés ici, en eux-mêmes et dans leur opposition. L’art hollandais du xviie siècle avait donné l’expression la plus aboutie de la « peinture de genre ». À partir du xviiie siècle, celle-ci va prendre une importance décisive parce qu’elle porte des problématiques qui vont se révéler au centre de la « modernité », celles du xixe siècle, et au-delà.
Philippe Marcelé est né à Bordeaux en 1943. Il est diplômé des Beaux-Arts de Paris et a enseigné les arts plastiques en université à Montpellier et à Rennes. Spécialiste de la narration en images, il est l’auteur de plusieurs albums de bandes dessinées. Il a publié en 2014 un essai sur l’Éloge de l’anecdotique.