• Conseillé par (Libraire)
    8 novembre 2020

    Vivre à demi, s'abîmer, revivre

    En 130 pages, Amanda Sthers ouvre en nous une immense brèche où s'engouffre tout entier son personnage, et l'on ressent tout ce qu'Alice ressent, on respire, on espère, on pleure et on rêve avec elle. A presque cinquante ans, Alice a le sentiment d'être une marionnette inanimée, oubliée dans un coin, dont plus personne, même pas elle, ne remue les fils. De son enfance dans le Nord, de ses premières rencontres avec des hommes qui voient en elle un jouet, de sa maternité survenue trop tôt, de sa fille qu'elle a tant aimée mais qui aujourd'hui rejette ce que représente sa mère, elle garde une amertume qui la ferme de plus en plus à la joie de vivre. Pourtant, un jour, le destin ("unmei") place sur son chemin Monsieur Akifumi, un masseur japonais, qui par quelques gestes délicats va réveiller le corps d'Alice et lui redonner l'envie d'être quelqu'un que l'on regarde, à qui l'on s'intéresse, et peut-être même, que l'on aime. Comment prolonger une intimité naissante lorsqu'on ne parle pas la même langue ? Comment revivre lorsqu'on a à peine appris à vivre ? Et si Alice se faisait des idées ? Pendant un an, bouleversée par cette rencontre, elle se plonge avec ardeur dans la culture nippone, apprend la langue, dévore les romans japonais. Enfin, un jour, malgré sa timidité, ses hésitations et sans aucune assurance de réciprocité, Alice commence une lettre pour Akifumi... L'écriture d'Amanda Sthers est d'une incroyable délicatesse, tout est émotion, ses mots nous gonflent le cœur et l'on n'a qu'une envie au sortir de cette lecture : prendre Alice dans nos bras. Lisez-le, offrez-le, c'est une perle !!