Littérature -.

10,00
Conseillé par (Libraire)
31 janvier 2021

Récit initiatique

Pour ce mois de février, dans "l'incontournable du mois", je vous propose un peu d'audace avec cette mise en avant de "L'ancêtre" de Juan José SAER.
Un détour pour trois raisons : l'auteur et son texte, la maison d'édition ( Le Tripode) et la traduction (Laure BATAILLON).

Au commencement, un jeune mousse de 15 ans rêve de partir vers des horizons lointains puis arrive cette expédition qui va quitter l’Espagne pour des côtes lointaines où il va embarquer pour rencontrer l’autre : les Indiens. Cette lecture est le rapport qu’il nous livre à l’aube de sa vie, bien après ses 10 années de captivité dans cette tribu, rendu à la liberté et de retour en Espagne.
Ce roman au style tenu et tendu nous embarque immédiatement dans une aventure d’écriture : « De cette façon, rêve, souvenir et expérience rugueuse se délimitent et s’entrelacent pour former, comme un tissu lâche, ce que j’appelle, sans grand euphorie ma vie ».
Saer à travers les yeux de ce jeune garçon va nous ouvrir un monde aux infinies perceptions, va décortiquer l'impensable et lui donner corps et raison. Bien plus de raison aux rituels de cannibalisme et orgies qu'il dissèque au scalpel en appelant, à travers ces actes d'une violence inouïe, la construction d'une identité, d'une survie. A prendre l'apparence d'un anthropologue il nous révèle ô combien la rencontre avec l'autre ressemble à un voyage initiatique. Il s’agit bien là de regarder le monde autrement.
« Dans un monde en surchauffe, où les mots s’anémient et les questions se multiplient, comment transmettre le temps de ressentir ? Comment faire résonner des livres fondés sur la richesse des autres quand tant, aujourd’hui, nous pousse à l’immédiateté et la défiance ? » [Le Tripode].
Ainsi par sa construction, dense par ses mots, "L'ancêtre", répond à une immense découverte et expérience littéraire.
Ce texte foisonnant, empruntant aux plus grands mythes de la littérature ou récit d'aventure nous invite à faire un grand pas de côté et ouvre tous les champs de la perception. Saisissant et inoubliable.
~~Catherine~~

Conseillé par (Libraire)
22 janvier 2021

Le royaume d'Arménie

Un roman magnifique où Andreï Makine nous emmène sur les paysages de sa jeunesse, en Sibérie, où il fait la rencontre du jeune Vardan. Grâce à cette amitié, il va découvrir cette communauté arménienne à 5000km de chez eux, ces exilés, ces hommes et ces femmes, condamnés pour avoir voulu être libre. La langue de l'auteur est un véritable bonheur.

Conseillé par (Libraire)
22 janvier 2021

L'arbre de vie

Avec Louise Erdrich il faut s'attendre à avoir un pied en territoire familier (les amérindiens, les origines, la filiation, la transmission) et un pied dans l'inconnu, l'aventure. Ici, le côté inattendu va être ce contexte de présent ou futur proche, un contexte un peu sombre, où Cedar, cette jeune femme enceinte va tout faire pour se sauver et sauver son enfant. On pense bien entendu aux "Fils de l'homme" de P.D. James ou encore "La servante écarlate" d'Atwood. Un roman passionnant, surprenant, lumineux.
~~ Aurélie ~~

Une philosophie

Allary éditions

19,90
Conseillé par (Libraire)
18 janvier 2021

Il n'est pas de hasard, que des rendez-vous

Dans ces temps troubles et troublés où un grain de sable invisible à l'oeil nu met le bazar dans nos interactions sociales, profitons de ce temps imposé pour réfléchir à celles-ci.
Qu'est-ce qu'une "rencontre" la vraie? Pas un simple croisement. La vraie rencontre qui trouble, bouscule, change une vie.
Si l'on prête facilement ces rencontres à un merveilleux hasard, le philosophe Charles Pépin nous montre qu'il faut au contraire beaucoup d'actions qui dépendent de nous pour que cette rencontre se produise et surtout qu'elle fonctionne.
Puisant dans le cinéma, la musique, la littérature... de nombreux exemples, cet essai accessible est complètement passionnant!
Belle rencontre!
~~ Aurélie ~~

One-Shot

Delcourt

25,50
Conseillé par (Libraire)
8 janvier 2021

Quête identitaire

Ce jardin possède l'une des plus belles fleurs que le tout Paris se dispute : Rose.
Gaëlle Geniller amène subtilement la quête d'identité de ce jeune garçon, appelé Rose sans jamais dévoiler explicitement sa dualité. Danseuse nue au torse imberbe le soir sur scène, jeune fille la journée à la ville, il ne trahit jamais son auditoire ni ses admirateurs. Ce jardin nous réjouit par la réalité affichée de ses femmes qui entourent Rose, la naïveté de Rose dans ses rapports aux autres et laisse le lecteur cheminer en s'affranchissant des codes de genre...
Une lecture qui nous permet de glisser vers la tolérance et la rencontre avec l'autre.
~~Catherine~~