Pascale B.

20,00
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12 septembre 2022

La faute

Camille entame un road trip avec le jeune Shimon durant lequel elle écrit à sa mère en fin de vie.
Jack observe de loin Ella, son ex compagne qu’il a quitté, restée dans la ferme isolée, véritable animalerie,
Chacun ressasse à sa manière sa vie et ses cruelles réalités. Camille a hérité de la peur de sa mère. Jack, acteur star de série sur le déclin, est la proie d’addictions et peine à combattre ses démons.

Le texte est dense mais la lecture glisse sur des personnages riches et originaux. Aude Walker réussit à susciter l’intérêt par son écriture inflexible, mêlant habilement désinvolture, gravité, causticité, dérision ; ménageant le suspense sur ces deux cavales qui vont finir par s’imbriquer pour une dernière cavalcade !

Coup de cœur.

« Les lamas nains ont une moue lippue et des coupes de cheveux super humaines, comme s’ils passaient leur vie au barber shop »
« Elle a sifflé à son oreille un poison si toxique que j’ai cru voir brunir les cactus alentours »

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12 septembre 2022

Métier de loup

C’est l’histoire de Vincent qui vit ses derniers mois de travail dans une entreprise qui a connu une vague de suicides dans les années 2010.
C’est l’histoire de Eve, dont le père s’est suicidé dans la même entreprise et dont Vincent favorise l’embauche.
Cette rencontre invite Vincent à s’interroger 12 ans après les faits sur ce qu’il aurait pu faire, convoquant d’éventuels regrets…

Entre roman et essai social car inspiré de faits réels, Thierry Beinstingel interpelle sur les rouages d’une entreprise dans la gestion de l’emploi interne et des répercussions sur les salariés laissés pour compte ou chargés de missions les dépassant ; sur le harcèlement moral ; les dits et les non-dits du management ….
L’importance du temps passé au travail est digne d’intérêt mais préoccupant.

Rapprochant son personnage d’une famille meurtrie, il donne au récit une dimension humaine et solidaire face aux exigences de la productivité.

Clairvoyant.

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6 septembre 2022

Nager et oublier

Alice, nageuse habituelle dans une vaste piscine sous terre, y croise d’autres habitués et leurs routines.
Dans un premier temps, l’auteur détaille ce chassé-croisé, décortiquant les comportements et les états d’âmes des nageurs. Puis, l’apparition d’une fissure bouleverse les fréquentations déclenchant multiples théories et suggestions…Les visiteurs s’approprient la fissure.

Puis, la fissure ouvre une brèche dans la mémoire d’Alice qui perd peu à peu ses repères, l’amnésie s’installant irrémédiablement, ne libérant que quelques souvenirs de guerre, d’enfant perdu, d’amour…sa relation aux autres s’étiole…

Malgré une écriture éloquente et de qualité, la lecture peut sembler expérimentale car cocasse et hétéroclite.

« En allant à la piscine, la plupart du temps, nous laissons nos problèmes là-haut, sur terre
« A mesure que les jours passeront vous oublierez de plus en plus. Votre terrible enfance pendant la guerre. Les magnifiques jardins de Kyoto. L’odeur de la pluie en avril. Ce que vous venez de manger pour votre petit déjeuner »

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6 septembre 2022

les ombres d’Hiroshima

C’est l’histoire d’un homme qui fut pilote de tête lors du bombardement d’Hiroshima.

Retour en flash-back sur la vie d’un homme fragile propulsé dans l’Histoire, puis poursuivi par des cauchemars au gout de regret, par la voix d’une de ses victimes, porteuse de mauvaise conscience.
Récit sur le remord de Eatherly qui lui fait perdre ses esprits, du vécu de sa femme, de l’impact sur sa famille ; l’histoire de la chute d’un homme qu’il doit se taire… de l’amour d’un couple
Ecriture rythmée aux styles variés pour une histoire forte.

« Des tas de menaces mortelles bouleversaient mes narines et ma bouche ….J’étais encore un peu, tout au bout de moi-même. Deux avions filmaient tout. »

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2 septembre 2022

Les filles du lac

Clara et Chloé sont jeunes, fusionnelles, s’exilent tout l’été dans un chalet de leur enfance pour se réparer des blessures amoureuses et/ou corporelles.
Fuyant la civilisation en quête de guérison, elles cherchent « leur solution » aux déceptions de la vie et des hommes.
Roman d’amitié à deux voix, où chacune raconte l’autre avec complaisance et sensibilité.
L’écriture de Mikella Nicol est divinement poétique révélant son talent à photographier les choses pour les nommer. Avec habileté, l’auteur nous immisce dans l’hypersensibilité émotionnelle de l’adolescence et sa fragilité.

« Nous avons vécu le bonheur duquel on ne se relève pas »

« Il lui fallait prendre son visage et en faire un joli mensonge »